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vendredi 23 juillet 2021

11 - Famille Daudé de la Coste

 

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Famille Daudé de la Coste et d’Alzon

On connait bien Emmanuel-Marie-Joseph-Maurice DAUDE D'ALZON  né au Vigan, dans le Gard, dans l’hôtel de la Condamine, propriété de ses parents, le 30 août 1810. Il est le fils aîné d'André-Henri d'Alzon et de Marie-Jeanne-Clémence de Faventine. Il est baptisé en l'église paroissiale du lieu, le 2 septembre suivant.

Ce que l’on sait moins c’est que cette famille Daudé a ses orgines sur la commune de Saint André de Majencoules.  

Les ancêtres d'Emmanuel d'Alzon sont une importante famille des Cévennes  les DAUDE, dits Daudé de la Coste. 

Les Daudé s'illustrèrent pendant les "troubles" ou guerres de Religion, qui suivirent la Réforme jusqu'à l'Edit de Nantes (1598) et au-delà, quand le pouvoir royal refoula les protestants insoumis, Huguenots et Camisards, dans les vallées et hauts-lieux du Languedoc.

Jean Daudé de la Coste, premier du nom, chef militaire de la paroisse de Saint-André de Majencoules, tomba en 1580 au service de la religion et du roi, victime des Huguenots. Entre 1620 et 1627, la maison ( château)  de la Coste fut incendié à deux reprises par les protestants, et tous les titres de noblesse furent brûlés. C’est cette grande bâtisse qui est au bas de la Coste et dont une grille au - dessus de la porte - atteste cette origine par un D en fer forgé.



Grâce à la politique de Richelieu et après une absence de quelques années, les Daudé purent revenir sur leurs terres.

Jacques Daudé de la Coste (1641-1704) vient un peu plus tard s'établir au Vigan, dans le château de la Valette, isolé et d'un accès inabordable, séparé de l'agglomération par la rivière de l'Arre. Le 4 juin 1704, dans un sentier désert non loin de sa demeure, il est victime d'une embuscade de la part des Camisards.

Jean Daudé, dit le Grand Daudé (1676-1760), fils du précédent et né d'un premier mariage, se trouve à la tête d'un vaste domaine, qu'il augmente en 1714 par l'acquisition de la Seigneurie d'Alzon. Le 17 avril 1727, Jean Daudé et son demi-frère Etienne reçoivent confirmation, par lettres patentes du roi Louis XV, de leurs anciens titres de noblesse, et l'autorisation de porter les anciennes armoiries de la famille Daudé, qui étaient : 

de gueules à un lion d'or, couronné d'une couronne de même à l'antique, tenant de la patte dextre une fleur de lis d'or. 

La devise est : Deo dati, selon l'étymologie admise depuis les origines pour cette famille, et elle est devenu la dévise des d'Alzon.

Ces armoiries sont gravées dans le marbre de la table de communion de la Cathédrale d’Uzès car Le Père d’Alzon était Vicaire Général à l’époque de l’installation de cet ouvrage.

Ainsi réhabilité, Jean Daudé fit ériger ses terres en Vicomté et devint le premier vicomte d'Alzon. A partir de 1749, il put transmettre le nom et les armes de vicomte d'Alzon à ses descendants. Il avait, en 1705, épousé Madeleine de Roussy, que nous retrouverons dans l'ascendance maternelle d'Emmanuel d'Alzon. De son côté, Etienne devint le chef des Daudé de la Valette.

François-Xavier Daudé (1709-1786), deuxième vicomte d'Alzon, par suite d'affaires familiales mal définies, vend à son cousin germain, Pierre-Jacques de Faventine, neveu de Madeleine de Roussy, toutes ses terres de l' "Alzonenque", et s'installe lui-même dans sa demeure de la Condamine, sur la rive gauche de l'Arre, à l’entrée  du bourg du Vigan.

Jean-François-Xavier Daudé (1739-1813) avait été établi, quatre ans après les dispositions prises par son père, dans la baronnie du Pouget, au château de Lestang, à mi-chemin de Gignac et de Montagnac, sur la rive gauche de l'Hérault. C'est là que va donc se perpétuer la branche aînée de la famille.

Ascendance du Père Emmanuel d'Alzon. 

André-Henri d'Alzon (1774-1864), père d'Emmanuel d'Alzon, naquit au Vigan, le 22 octobre 1774, neuvième enfant de Jean-François-Xavier Daudé et de Marie-Anne-Cécile L'Evesque de Cérisières.

Ne pouvant espérer, en vertu des lois de succession, une partie d'héritage lui permettant d'envisager une carrière libérale et, par ailleurs, inapte au service militaire, André-Henri d'Alzon fut destiné en principe à l'Eglise, conformément à ses goûts naturels.

Il fut donc confié à un certain abbé Conil et dut s'éloigner des siens dès l'âge de dix ans et pour une douzaine d'années, de 1784 à 1796. En effet, son père, au cours d'études faites à Lyon, avait connu ce prêtre et lui avait confié le préceptorat de son fils cadet; après quoi, l'abbé Conil, en 1774, avait pris la direction de la paroisse de Chailland dans le diocèse de Laval, d'où il offrit de se charger de l'éducation cléricale du jeune adolescent.

André-Henri d'Alzon demeure au presbytère de son protecteur de 1784 à 1789, et, en 1789, entre comme pensionnaire au collège ecclésiastique de Château-Gontier. Mais les événements de la Révolution obligent l'abbé Conil à s'exiler à Jersey, tandis qu'en 1792, en pleine terreur, son protégé, pratiquement orphelin, se fait greffier chez un juge de paix pour vivre. Ce n'est qu'en 1796 et âgé de 22 ans, qu'il put regagner sa province d'origine. Comme ses parents vivaient alors avec leurs autres enfants, à Lestang, dans un état proche de la misère, par le fait de la Révolution, il est accueilli au Vigan, dans la maison de la Condamine par sa tante maternelle, et y trouve une petite fille de 9 ans, sa cousine.

Il s'agit de Marie-Jeanne-Clémence de Faventine (1788-1860), future épouse d'André-Henri d'Alzon et mère d'Emmanuel d'Alzon. Elle était la dernière des trois enfants de Louis de Faventine-Montredon et de Jeanne-Françoise Liron d'Ayrolles, mariés au Vigan. A côté de ce foyer et en étroite intimité, vivait au Vigan un autre foyer, sans enfants, celui de Louise-Marie-Joséphine d'Alzon (1751-1812), épouse de son petit-cousin, Clément de Faventine, frère de Louis.

C'est dans ce foyer sans enfant que Marie-Jeanne-Clémence, avec l'accord de ses parents, fut accueillie en 1795, puis adoptée légalement en 1802.

Dans ce milieu familial, qui offrait toute garantie morale, le neveu et la nièce firent connaissance et, après dix ans de vie en famille, s'épousèrent en mai 1806, en la paroisse de Saint-Pierre du Vigan.

Le premier fruit de cette union, un fils, désiré pendant quatre ans, vit le jour le 30 août 1810. Alors que le vicomte d'Alzon attendait l'heureuse issue de l'événement en parcourant, le chapelet à la main, une allée de marronniers de la Condamine, on lui cria qu'il avait un fils; il se précipita chez lui, prit le nouveau-né entre ses bras et s'écria : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur »

Dès le 2 septembre suivant, en l'église Saint-Pierre du Vigan, le nouveau-né fut régénéré par le sacrement du baptême, des mains de son oncle maternel, l'abbé Liron d'Ayrolles, en y recevant les noms de : Emmanuel-Marie-Joseph-Maurice.

Premier-né de la famille, Emmanuel eut un frère et deux sœurs : Jules, né en 1816, mort en 1818, filleul du cardinal Jules Gabrielli  (1) ; Augustine (1813-1860), avec laquelle il eut une correspondance particulièrement suivie, et Marie (1819-1869), qui mourut veuve du comte de Puységur en laissant deux enfants : Jean qui fit souche et Alix qui devint carmélite ; une petite fille, Marthe, avait été enlevée à leur affection, à l'âge de cinq ans.

Au cours des années qui précédèrent ou suivirent la naissance d'Emmanuel d'Alzon, Dieu avait rappelé à lui les parents et protecteurs des jeunes époux : Louis de Faventine, père de Marie-Jeanne-Clémence, Clément de Faventine et Louise-Marie-Joséphine d'Alzon (+ 1812); Jean-François-Xavier d'Alzon (+ 1813), père d'André-Henri d'Alzon.

Par suite de ces deuils, André-Henri était devenu le seul héritier de sa tante (Louise-Marie-Joséphine) et co-propriétaire avec sa mère (Marie-Anne-Cécile L'Evesque de Cérisières), non seulement de la fortune des Faventine, qu'il administra scrupuleusement, mais aussi des biens des d'Alzon qui leur avaient été vendus par son grand-père (François-Xavier Daudé). Il en résulta pour les parents d'Emmanuel d'Alzon un cumul de biens leur permettant de vivre dans l'aisance et l'exercice de la générosité.

De leurs terres et de leurs possessions, deux noms sont à retenir, pour l'enfance et l'avenir d'Emmanuel : la maison de la Condamine, au Vigan, qui fut sa maison natale, et où il reçut sa toute première éducation, de 1810 à 1816 et, à partir de cette date, le château de Lavagnac, sur les bords de l'Hérault, non loin de Montpellier : magnifique résidence entourée d'un vaste parc, construite vers 1650 et achetée vers 1780 par Jean-Maurice de Faventine. C'est là que s'installèrent, en 1816, après l'avoir restaurée, M. et Mme d'Alzon et leurs enfants.

La famille Daudé d’Alzon d’où est issu le Révérend Père d’Alzon avait un autre lien  avec Saint André de Majencoules puisque François Xavier Daudé d’Alzon avait épousé le 14 août 1759 Louise Françoise Guichard  sœur de Guichard de la Lignière seigneur de Saint André , lui-même époux de Gabrielle d’Assas.


(1)  Le Cardinal Guilio Gabrielli ( 1748- 1822) est un de ces cardinaux du Sacré Collège amené de force en France par Napoléon, puis exilé dans la famille d’Alzon, au Vigan, de Février à Avril 1814.

Avant de repartir pour Rome, il déclara :" Napoléon a cru m'exiler, il m'a envoyé dans un vrai paradis. Si je n'étais prêtre et roain, je resterai ici." 

Une tradition orale veut qu’il ait pressenti et béni la future vocation ecclésiale d’Emmanuel. Le cardinal accepta d’être à distance, en 1816, le parrain du frère d’Emmanuel : Jules (1816-1818) lequel lui doit d’ailleurs son prénom.

D’autres cardinaux furent exilés ainsi dans le Gard : Le Cardinal Pacca à Uzès accueilli dans la famille d’Amoreux, le Cardinal Mattei à Alès, le Cardinal Litta à Nîmes.

 

 

 

 

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