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vendredi 23 juillet 2021

8 - du nom des rues et des chemins

 

8 –

Du nom des rues et des chemins ... !

 

  Quelques noms de rues ou de chemins dans le village et autour

Quelques chemins chargés d’histoires au nom perdu ou oublié… et pourtant… !


( la complexité et la topographie des lieux font que cet article est un projet qui sera prochainement modifié. 

Il faut avant tout retenir le nom des lieux ) 

 

Une remarque de principe : on a un peu vite, et sans trop réfléchir suffisamment au préalable, baptisé « rue » ce qui était un "chemin", ou une "montée d’escalier" ou une "descente",  un "passage" ou une simple "calade ". Voire même une "place" ou un "plan."

Une rue c’est une voie bordée de chaque côté par des maisons.  En principe on peut y circuler en voiture. C'est ainsi que le lieudit - rue d'Assas de Chamfort, - à l'entrée du village, là où est le parking au-dessus du cimetière, n'est pas une rue, mais un Plan. C'était l’endroit où se tenait la fête votive du village et la foire de la Saint André

« Dé Clény (non Cluny !) quitas lou valloun, en mounten loun de Mounreduon descouvrissés dessus l’oïguiro que si jeto din la rivièro, un mas entourat d’amouriéès de vignos y de castaniés »

Ces premiers vers du Maïlet, de M.Glas,  poête et félibre languedocien donnent le ton et décrivent on ne peut mieux le village autrefois.

La montée de Clèny, la belle vue sur le village, entouré, de châtaigniers, et les champs de vignes aujourd’hui à l’abandon, les prés et les mûriers.

On a ainsi tout de suite les principales ressources des habitants du lieu : Vers à soie (muriers) Châtaigniers (l’arbre à pain des Cévenols) et le vin (plus piquette mais « il faisait des centenaires » comme dit Ferrat !)  ) Aujourd’hui tout cela supplanté par les champs d’Oignons doux des Cévennes.


On arrivait à St André par la rampe de Clény, (un raccourci permettait de couper les deux plus bas virages en épingle pour aller à pieds prendre le bus. Jean Panse de Valleraugue)

Mais la route de Mandagout au Mazel ne traversait pas le village comme aujourd’hui. Le grand pont n'existait pas. Il a été construit en 1900 dans le prolongement de la route à partir du lieu appelé " les deux routes" (là ou sont une série de remises et garages) route qui débouche sur la place. On a ouvert une brèche dans le prolongement du pont pour accéder à la place. Si on observe les murs et les maisons on peut voir la trace de ces travaux. Au passage on détruisit la filature Dussaud dont il reste le beau bâtiment de maître et la coconnière qui a longtemps abrité la Poste du village. L'ancienne verrière de la filature est encore aujourd’hui la verrière qui abrite les salles de l'ancien café de France qui avait son entrée sur la place du village un peu en contre bas (belle porte d'entrée avec grille portant le D de la famille Delpuech)

La route de Clény rejoignait au Campet, comme encore aujourd’hui, celle montant en lacets depuis le Pont de Peyregrosse (on dit que cette route aurait été tracée par l’intendant du Languedoc, Basville pour que le canon puisse accéder à cet endroit reculé, pendant la guerre des Camisards. Pas de preuve à cela ou il faudrait rechercher). Cette route venant du Pont de Peyregrosse coupait un peu avant la Croix du Tournant dite aussi Croix des Oranges,l a route actuelle et  par un « raccourci » qui évite tous les lacets, filait droit sur les filatures du Pont. C’est le chemin qu’empruntaient les fileuses et puis les ouvrières qui allaient travailler aux filatures et usines qui leur ont succédé au Pont de Peyregrosse

La Croix des Oranges doit son nom à des boules en verre cuit en forme d’orange qui étaient à ses extrémités. Elle a été remplacée par une croix en fer forgé. Il n’est pas question et n’a jamais été question d’un camion chargé d’oranges qui se serait renversé là… !

Ici la route continuait tout droit et rejoignait l’angle du fond du parc du Château là où se trouve une autre croix appelée la Crouzette du Regard. De là un beau point de vue sur une grande partie de la commune et aussi sur Ardaillès et sur ND de la Rouvière.

Ici, le chemin continue vers le haut du village sur la droite et vers le bas du village, en passant derrière le cimetière qui était à l’emplacement du parking actuel. Emplacement appellé à tort « rue » et qui n’a rien d’une rue. C’est un « Plan ».

Là on ne pouvait pas entrer dans le village. On devait traverser le cimetière à peu près à l’endroit où s’élève la grande croix actuelle. (cette croix a été déplacée en 1951 alors qu’elle était derrière la première maison ( ex maison Abric puis Gabels) 


Ce chemin permettait d'accéder au bas du village depuis l'accès qui se faisait à partir de la Croix du Regard. Il descendait en une pente plus douce ( on en voit les traces au bas du grand mur du parc du château. Il traversait le cimetière et à peu près au niveau de la grand croix actuelle allait vers le bas, passait sous l'église et on pouvait ensuite remonter sur la place. Il faut penser que la place était fermée et n'avait pas l'accès au pont




On a toujours parlé pour ce chemin de " djouloun" = "tout le long" c'est ce chemin qui permettait d'accéder au bas du village car au dessus il y avait le cimetière et la rampe d'accès du château.
Quand on a agrandit l'église, le propriètaire de Clény, Mr Guibal de Caladon, a donné un morceau de terrain pour qu'on construise le choeur et la sacristie, car côté place et façade il n'y avait plus d espace suffisant . 

C'est ce qui explique ce décrochement du chemin qui contourne les bases de soutènement du choeur alors qu'avant il était tout droit. On peut en juger par le mur ici et sa prolongation de l'autre côté. 

L’entrée du village était là.   On passait sous le chevet de l’église, djouloun ( sous et le long) pour rejoindre la rue du bas , longtemps appelée «  rue basse »   contournant ainsi l’église et la place, pour ensuite monter soit à l’église et au château soit par la rue centrale rejoindre le haut du village.

La rampe d'accès au château partait plus à gauche de la photo plus près de la sacristie. Elle a été ajustée au moment de l'aménagement de la route de Mandagout au Mazel.




Porche des Bénédictins 
(Il permettait d'accéder à la place de l'église, comme encore aujourd'hui)








Ici était le cimetière ( 2ème emplacement )
On voit encore des pierres  de taille en place sous le récent aménagement. Ce sont les pierres de l'ancien piédestal de l'ancienne croix qui s'élevait ici .
Ici était le centre du cimetière avant son déplacement à l'endroit actuel. Ici se trouvait déjà une croix, au centre du cimetière et on sait par le chanoine Lamoureux le récit de l'élévation de cette croix en fin d'une mission prêchée par le Père Guibert qui devait devenir plus tard archevêque de Marseille puis de Paris  


La rue "du prieuré" rappelle le prieuré fondé ici par les moines d’Aniane au XII e siècle, venu créer un prieuré pour la population de ces vallées. 
Mais elle n’est « rue » (bordée de maison) que plus bas !  
Aucune preuve, en l'état actuel de nos connaissances ne permet de justifier l'existence du prieuré en bordure de cette rue !

Retrouver le tracé de ces rues permet de retrouver une structure de village fortifié, regroupé sur lui-même en position défensive, structure que l'ouverture de la route actuelle a rompu. 


Ces vallées n’étaient pas désertes. Ce ne sont pas les moines d'Aniane qui sont venus les premiers . Les noms des lieux sont connus et répertoriés avant même la fondation du prieuré. Les moines sont venus apporter les secours de la religion à une population qui vivait là depuis fort longtemps. 

S'ils étaient venus les premiers ce n'est pas un prieuré qu'ils auraient créé mais un ermitage ! 


Au bout de la rue basse, un escalier « le Caladou » nous permet de descendre au bas du village, là où se trouvait le lavoir du bas du village, et la fontaine d’eau fraîche dite du Terron. L’eau avait parait-il un léger goût de terre.  C'est la "descente du Terron" baptisée "le caladou "sans raison bien précise ! Un sentier continue, et permet de rejoindre vers le Pié Méjan, ou Pied Méjean, (et non Puech Méjean) le lieu le plus ancien de la commune cité dans les archives en 1218 alors que le priéuré est cité en 1224.

Au niveau du "Pié-Méjean", ce sentier, laissant un autre sentier «  de l’Hort du Pré » qui à travers vigne rejoignait la route de Clény, continue vers le sud , en suivant la crête puis en plongeant vers le tout dernier virage en épingle de la route de Clény. C’est le sentier ou "chemin de l’Issartas "qui de St André était le plus court chemin pour rejoindre Clény

Vers la droite, ce sentier remonte en direction de la croix actuelle du Pié Méjan puis vers le haut du village et rejoint la route qui a contourne le parc du château et va filer là vers Valmalle en direction de Mandagout, laissant tout en haut du village les anciennes écoles.

Après "le Buis "d’où part le sentier qui rejoint la Rouvierrette, à côté de la croix du Buis, , on arrive à "Lubaguet "(tire son nom de lubac). La  belle "croix de Valmalle "marque le territoire de la paroisse avant de rejoindre la route de Mandagout vers les Quatre-Chemins carrefour marqué par une belle croix en pierre . 



Croix des 4 Chemins


Croix du Buis 


Des "Quatre chemins," un chemin passant vers les pins rejoint en suivant la crête, la gare de Pontd’Hérault. Tout en haut après les pins, on a un très beau point de vue sur la vallée de l’Hérault, il y avait là, avant d’entreprendre la descente vers Pont d’Hérault, une croix rustique, en bois, que les soldats partant au service ou à la guerre auraient planté à cet endroit . Dit-on ! C’est "la Croix de Rouveret", (à ne pas confondre avec la croix en pierre des Quatre-Chemins).  C’est le "chemin de Rouveret "ou "Rouvieret."

Si, descendu au bas du village, nous passons au-dessus du "Terron ", un escalier permet de remonter vers la maison Ducros en longeant le fond du jardin de l’ancienne propriété Delpuech. (grand jardin en contre bas du pont actuel .

Du Pié Méjean nous pouvons remonter en direction de l’ancienne filature Durand, et nous rejoignons vers la droite, la rue centrale du village autrefois caladée, autour de laquelle se pressent les maisons, souvent construites sur le ruisseau lui-même. Ou bien en prenant la rue à gauche nous allons par le vieux pont roman rejoindre la route qui va nous amener à la Crouzette du Regard.

En haut de ce chemin, utilisant la source d’eau qui alimentait la filature, se tenait le bouilleur de cru, sur le chemin de l’Ecole.

Repartons vers le haut du village en passant par le vieux Pont Roman qui mériterait une belle restauration, jetons un regard sur" le valat", bien encombré qui pourrait menacer le village d’inondation si un gros orage arrache tous les encombrants qui sont là et qui iront s’accumuler sous les maisons, provoquant une catastrophe que nos parents ont connue.






Juste après la dernière maison avant de longer le mur du parc du Château, juste au-dessus de la piscine, un beau point de vue sur les toits, le grand pont et il faut remarquer ce ruisseau qui amène l’eau directement sur les maisons et pourrait lui aussi provoquer un jour des dégâts vu l’état de son entretien. Un chemin part de la pour permettre d'accéder au nord des maisons les plus en haut du village. la conduite d'eau qui amenait l('eau au château depuis le grand réservoir en bordure du ruisseau suit de chemin.

Au passage nous laissons au-dessus du parking aménagé là, la vielle maison de "La Parot "avec son énorme contrefort qui la consolide et l'ancienne bergerie du lieu.
Plus loin part une route qui permet de rejoindre le lieu-dit l'Enclos, Ladet, L'Ubac et les Issagadous. Une bifurcation permet vers la gauche de monter à Laval.

Après avoir longé le mur d’enceinte du parc du château, on arrive à "la  Crouzette du Regard " . 


Nous finissons la boucle autour du village. On voit tout en haut sur la gauche, un peu au-dessous de la crète ; la ferme des "Suels." Là vivaient une famille et les enfants venaient chaque jour à l’école à St André en passant de l’autre côté du "serre des deux Hommes "(rocher remarquable sur la gauche) via la Rouvierrette.


La route vers la Coste partait de là, passait par "Le Mas de la Vernière," après le Mas descendait pour franchir le ruisseau sur un vieux pont existant encore en amont de l’actuel, puis remontait et allait rejoindre "les Gravettes "en passant à côté d’une grande vigne dont on se demande bien ce qu’elle fait là ignorant qu’elle était autrefois en bordure de la route de St André à la Coste. A travers les champs de châtaigniers on peut retrouver ici ou là des traces de cette ancienne route voir de vieux ponts ou des vestiges ? On peut penser que cette route avec ses montées et ses descentes avait été tracée ainsi doute pour faciliter les efforts des ânes et mulets qui tiraient les charrettes, plutôt que le tracé plutôt rectiligne de la route d’aujourd’hui.

Après le pont du Mas et le chemin qui va vers "le Bosc", en suivant la route actuelle, nous arrivons au lieu-dit « Sans-Espoir » et le « chemin du Fil » ou «  lou fil » par à droite dans le virage pour rejoindre la Borie basse et la route qui va vers Valleraugue.
De là aussi, c'est à dire de la crouzette du Regard , la route rejoignait au niveau de la Croix des Oranges, la montée de Clény. 

Pour aller aux Pauses, après la Coste, on devait descendre ainsi par « le fil » puis au niveau du "Moulin des Pauses" on remontait vers les Pauses.

Au passage, depuis la route du bas, la 586, un chemin grimpait à travers champs vers la Coste et arrivait juste dans le virage à l’entrée de la Coste en bas.

La route actuelle qui va de Mandagout au Mazel, a été ouverte dans les années 1900 avec la construction du pont actuel.

Elle a fait disparaître la filature Daussat  dont il ne reste que les WC (communaux) et la verrière de cette filature est encore en place  devant la maison Delpuech ( sigle sur la porte d’entrée côté place) (devenus de Lomède ) et ancien café de France .

( ph


Les maisons qui formaient une barrière autour de la place ont été coupées, en bout du pont pour ouvrir sur la place avec ce qu’on appelait une passerelle qui débouche sur la place franchissant la rue de dessous où se trouvait le four du boulanger. (ne pas confondre avec le vieux four au bas d’une belle maison dans le centre du village)

Il faut remarquer quand on emprunte la vieille rue centrale, que les maisons sont construites sur le ruisseau lui-même. On peut se demander pourquoi ? Pourquoi avoir construit ces maisons au-dessus du ruisseau, les unes sur les autres, les unes contre les autres alors que la construction de maisons d'habitations eut été plus facile sur des lieux plus plats. 

En tous cas la dénivellation entre le bas du Village et le pont du Haut est considérable. On s’en aperçoit quand on est tout en haut après le mur du parc juste au-dessus de la piscine actuelle. Il y a environ 50 m de différence ce qui est beaucoup.

Le village est vraiment construit sur le vallon du ruisseau , " Lou Vallat" , ruisseau qui n’a pas d’autre nom et qui a très longtemps servi de tout à l’égout. Peut-être est-ce là l’explication des maisons sur le ruisseau.

Noter encore que tout comme le bas du village, le milieu du village avait sa fontaine (dite « de Valette ») et un lavoir. De même le haut du Village, a sa fontaine et son lavoir .

Sous la maison Delpuech une source privée, "la source du Serrurier "était appréciée pour son eau bien fraîche avant que la population puisse bénéficier du confort des réfrigérateurs.

Je n’ai pas parlé du Porche «  des bénédictins » ( sic ! ) entre la place et la rue du Prieuré, ; de la montée d’escalier vers la fontaine « Valette" et le lavoir du Centre, de la petite ruelle qui se branche sur la rue principale et permet de gagner le haut  du village en rejoignant une autre montée d’escaliers. Je n’ai pas signalé le passage sur d’autres petits ruisseaux que nous avons vus couler par temps de gros orages, celui qui passe sous la maison Flavier et qui est franchi par l’actuelle route au niveau du WC public sur un petit pont construit à la même époque que le pont actuel.  ( photo)

Mais j’ai parlé au moins de l’autre petit ruisseau en haut du village à l’est.

(photo)

Il faudrait s’aider d’un plan.

Je n’ai pas parlé des fontaines publiques ni des deux fontaines dans la grand rue qui servaient d’abreuvoir, l’une aux ânes l’autres aux bœufs.  Il y avait même trois autres fontaines le long de cette rue soit cinq fontaines ( photos) 

Et sans doute encore de bien d’autres choses.




L’idéal  serait de prendre son courage et du temps, une bonne serpe et une solide canne et de parcourir ces rues, ces chemins, ces sentiers.

A chaque pas, à chaque montée d’escaliers, à chaque point de vue il y aurait... il y a ... tant de choses à dire et à raconter ! sur les lieux mais aussi sur les habitants qui vivaient ici, souvent des personnages très typiques, parfois très hauts en couleurs.

© copyrigth Jean Mignot

 

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