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Des Cloches
Le 31 août 1611, Monseigneur de Valernod
évêque de Nîmes, lors de sa visite épiscopale, trouve la cloche trop faible
pour appeler les Catholiques aux offices. Il demande au Conseil de
Fabrique de faire l'acquisition d'une nouvelle cloche. Le conseil
fera l’acquisition d'une cloche de deux quintaux.
A cette date on dénombre sur la commune
240 feux catholiques.
La paroisse compte 500 communiants.
En 1803, Monsieur Daudé étant curé, une
des cloches retrouve sa voix nous disent les chroniques locales. Elle était
muette depuis longtemps !
Elle est bénie le 26 mars 1806 au cours
d'une cérémonie de baptème dont le prèche est donné par le vicaire
Valladier.
Cette cloche porte l'inscription
suivante :
" Parrain Guichard de
La Lignières, ancien Maréchal de camps aux Armées du Roi. Député aux Etats
Généraux
Marraine Antoinette Carle , veuve Del
Puech
Monsieur Sauzet étant maire et Barbut de
Nîmes fondeur."
Cette cloche a un poids de 530 kilos.
C'est la même qui mise hors d'usage par une fêlure est descendue du
clocher le 3 septembre 1899.
En 1899 on installe un carillon de 3
cloches qui sont bénies par le Chanoine Garlenq archiprêtre du
Vigan.
Parrains: M le Marquis de Lomède,
M. le Chanoine Frutière, Emmanuel M. Barral Séverin.
Marraines: Mme la Marquise de Cabiron,
Adélaïde Hérand, Marie Léonard.
Le 22 avril 1900, jour du dimanche de
Quasimodo; l'ancienne cloche ( celle de 1803) refondue par M.Baudouin de
Marseille, reçoit la consécration de l'église au milieu d'un concours
inaccoutumé de fidèles.
Son parrain est M.le Chanoine Serre de
Nîmes et sa marraine, Melle Enestine Gouvernet de Marguerite.
M. le Curé-doyen, qui est spécialement
délégué par Monseigneur l'Evêque de Nîmes, préside la cérémonie et il en est le
prédicateur.
Installée le 23 avril 1900, cette cloche
complète le carillon qui sonne pour la première fois le jour de la Première
Communion le 29 avril 1900.
C'est cette cloche qui est la plus
grosse du carillon et qu'on appelle " la grosse cloche". Elle sert à
sonner l'Angelus par une sonnerie piquée ( un système actionne un marteau
qui frappe sur la cloche, trois fois trois coups espacés puis une douzaine de
coups pour l'Angelus, trois fois par jour, tous les jours que Dieu fait) ) et
elle sonne de la même façon le glas de tous nos défunts ( selon le rythme des
coups et leur nombre on reconnait ainsi si le défunt est un homme, une femme ou
un enfant) . On la faisait sonner ainsi par une chaîne installée au tout début
de l'escalier d'accès aux tribunes.
Elle sonnait rarement à branle avant
l'électrification. Il fallait être deux pour la mettre en branle. Les chantres
montaient tout en haut du clocher pour sonner tout le carillon, notamment pour
la célèbre procession du 15 août. Mais on pouvait sonner les trois premières
cloches depuis le premier niveau du clocher. Au deuxième niveau il y a le
mécanisme de l'horloge.
On peut relever que l'électrification à
fait perdre aux quatre cloches leur belle prestance en leur ôtant la
partie haute en bois couvert de tôle, qui faisait office de balancier.
La "grosse cloche" s'appelle
Marie-Thérèse en souvenir de Marie-Thérèse de Lomède. Elle porte une curieuse
inscription que j'ai relevée personnellement :
"Je m'appelle Marie-Thérèse, six
cent kilos je pèse. Celui qui ne me croira pas, qu'il me descende et me pèse et
me remonte à son aise. "
Marguerite Pibarot ma grand-tante
qu'on appelait " Paris-soir" ou " la
parisienne" et bien d'autres surnoms encore, a longtemps fait office
de "carilloneur"... pas toujours à l'heure exacte pour l'Angélus !
Je suis souvent monté au clocher les
veilles de fêtes pour l'aider à actionner l'ensemble du carillon.
Germaine Sarran l'a remplacée jusqu'à
l'électrification.
On sonnait à volée ( ou " à
branle ") la veille des dimanches le samedi midi.
On sonnait avant les
messes solennelles par trois fois, une première fois à volée, les
dimanches ordinaires seul la cloche qui donne sur la place, et les trois
cloches voire aussi la grosse cloche pour les grande fête s'il y avait main
forte pour mettre en branle "la grosse cloche".
La deuxième sonnerie était
"piquée" une vingtaine de coup par le même mécanisme que l'Angelus ou
le glas.
La troisième sonnerie était quelques
minutes avant le début de la cérémonie.
Il existait une coutume de sonner cinq
coups piqués quand le curé allait apporter le Saint-Sacrement à une personne malade.
On dit même que dans des temps plus reculés les gens du village qui le
pouvaient se retrouvaient alors à l'église pour une courte prière.
Je reviendrais sur cette coutume et sur
l'accompagnement dont le saint Sacrement faisait l'objet par les habitants du
village et des hameaux, surtout pour le Sacrement des malades et pour les
convois funéraires.
La petit cloche au son le plus aigu, est
en direction du château.
La petite cloche |
La cloche vers le sud a un son argentin
qui viendrait du fait que lors de sa fonte sur la place du village, on
aurait jeté dans la fonte quelques pièces d'argent.
Cloche sur la façade côte presbytère
et Porche |
Ce qui est plus sûr c'est qu'elle
à une patine plus blanche, "argentée". C'est cette cloche qu'on
sonnait à l'issue de toutes les cérémonies de baptême. Son son très
particulier permettait de savoir qu'un baptême venait d'avoir
lieu.
La cloche qui est actuellement celle de
l'horloge, tout en haut du clocher est la plus ancienne . Elle porte une
décoration de croix et de vierge fondues dans sa masse et l'inscription "
Ave Maria" " Sit Nomen Domini benedictum" .
Un joli clin d'oeil toutes les heures et
toutes les demies-heures qui rythment nos jours et nos nuits !
La cloche de l'horloge, ancienne
cloche de la paroisse, a été installée ainsi dans ce campanille ou
"gloriette" en remplacement d'une toiture pointue à 4 pans |
© copyrigth Jean Mignot
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